L’éco-responsabilité fait partie d’une des préoccupations majeures de ces dernières années, notamment eu égard au réchauffement climatique auquel nous faisons face et toutes les conséquences désastreuses que peuvent engendrer nos comportements et modes de vie peu responsables sur la nature et sur la planète d’une manière générale.
Heureusement, nombreuses sont les entreprises qui ne restent pas stoïques face à ces préoccupations et qui recherchent des solutions innovantes et éco-responsables destinées à réduire efficacement et durablement leur empreinte carbone, autant que celle des consommateurs à qui elles proposent certains services pensés à cet effet. C’est notamment le cas des entreprises ou marques du domaine de l’événementiel sportif.
Organisé début du mois de janvier 2023 par Pascal Maillet, le salon Objectif Green avait justement pour ambition de réunir différents acteurs de tous secteurs confondus proposant produits et services à visée éco-responsable. L’occasion parfaite d’enclencher la discussion autour de l’empreinte carbone générée par l’organisation d’événements sportifs et des solutions mises en pratique pour inciter les spectateurs de ces événements à adopter des comportements éco-responsables
Flycup au salon Objectif Green
CONSTAT DU PROBLÈME
Nous le savons, les événements sportifs sont particulièrement polluants et souvent peu éthiques. L’exemple le plus flagrant est celui de la Coupe du Monde au Qatar ayant eu lieu dernièrement et qui s’est surtout avérée être la championne du monde des controverses pour ses promesses RSE non tenues.
Située dans une zone géographique éloignée des fans du ballon rond, elle a généré un nombre incalculable de déplacements en avion des spectateurs, produisant des émissions de gaz à effet de serre à travers le monde bien trop élevées.
Les prochains Jeux Olympiques 2024 à Paris suivent son parcours de très près puisque de nombreux spectateurs vont traverser les frontières de tous les pays du globe pour assister à l’événement. Des comportements pas très éco-responsables me diriez-vous.
Ce problème existe à échelle mondiale, certes. Mais il existe aussi à échelle locale puisqu’on constate une empreinte carbone décuplé lors de rencontres footballistiques inter-clubs par exemple.
Quant à la partie restauration présente sur les événements sportifs, elle génère elle aussi une grosse empreinte carbone, notamment avec les emballages et ce, quelque soit l’événement, sportif ou pas d’ailleurs.
Les 24h du Mans évaluent leur empreinte due à l’alimentation à un taux de 13% du bilan (contre 63% pour les spectateurs). De quoi s’en préoccuper de plus près, d’autant plus que le PIB des spectateurs dans les activités sportives représente 0,9%. Taux assez important, d’où le fait de se soucier de l’impact écologique que peuvent avoir les spectateurs lors des événements sportifs.
Il est donc parfaitement pertinent d’essayer de mettre en place des solutions pour leur faire adopter un comportement davantage éco-responsable.
MISE EN PLACE DES SOLUTIONS
Comment fait-on des spectateurs des acteurs de cette transformation, de cet impact positif ?
Pour baisser le bilan carbone, il est absolument nécessaire d’intégrer les spectateurs à la solution. Sans quoi, la mission s’avèrerait être épineuse.
Il est vrai que cet objectif “d’éco-responsabiliser” les spectateurs peut représenter un sacré challenge au regard de la prise de conscience qui est encore insuffisante à ce jour. Beaucoup d’entre nous sont loins d’avoir instinctivement un comportement ne serait-ce que 50% green, d’autant plus qu’adopter une attitude éco-responsable peut représenter pour certains une source de contrainte.
Pour autant, organisations, entreprises et marques ne se découragent pas face à ces comportements et sont prêts à relever le défit, aussi grand soit-il. Ainsi, pour palier à cette problématique, nombreux sont ceux qui jettent leurs dés sur la “fan experience”. Et ils ont raison.
Pour contextualiser et mieux comprendre les prochaines lignes, “la “fan experience” (expérience des spectateurs) peut être définit comme “le résultat de l’ensemble des sentiments et émotions ressenties par un fan, supporter ou spectateur, avant, pendant ou après un événement sportif auquel il assiste” (selon le ministère des Sports).
Rien de mieux que de rendre une expérience spectateur positive par la “gamification” par exemple. L’utilisation du concept de “gamification” dans les événements sportifs permet de rendre l’expérience amusante plutôt que contraignante, et donc le spectateur gardera un excellent souvenir dans du long terme en plus d’apprécier le moment présent.
Pour mettre en oeuvre cette idée et qu’elle soit efficace, il faut intégrer un système de récompense pour inciter à agir de manière éco-responsable le spectateur.
À ce titre, nous pouvons citer le dispositif de Green Ticket offrant des lots à gagner mis en place par les 24h du Mans, les QR codes à scanner présents sur les packaging Flycup lors d’un match au Parc des Princes offrant également des lots, ainsi que la plateforme de covoiturage StadiumGo offrant quant à elle une place de Parking si on participe à un trajet pour se rendre à un match.
Pour aller plus en détail, les 24h du Mans avaient mis en place des dispositifs de Green Ticket pour récompenser les spectateurs qui s’engagent dans une démarche éco-responsable. Dispositif qui s’est avéré être performant. Les spectateurs étaient incités à participer au jeu puisque la récompense à la clé était 10% de réduction sur un gobelet éco-cup si on se rendait à la course par le biais de transport en commun ou par covoiturage.
Concernant l’application de covoiturage StadiumGo, l’enjeux était de faire du covoiturage une expérience sociale agréable et non stressante par le fait de voyager avec des personnes qui nous sont inconnus.
Pour ce faire, il y a un besoin nécessaire de gamifier le trajet : si je viens en covoiturage avec StadiumGo, et bien j’ai droit à une place de parking offerte. Donc non seulement le spectateur vient avec une expérience qualitative puisqu’il partage le trajet avec des personnes partageant la même passion, mais en plus il ne rencontre pas de problème de stationnement.
Les spectateurs ici sont sensibles au fait que leur club de coeur puisse récompenser leurs comportements éco-responsables et sont par la suite incités à continuer à s’engager dans cette démarche.
Quant à Flycup, l’ambition est de faire vivre aux spectateurs une expérience à la fois pratique, amusante et écologique de consommation. On peut donc gamifier l’expérience des consommateurs en rajoutant une expérience digitale sur le support.
L’idée ici consistait à se rendre au Parc des Princes, consommer un menu en buvette avec un Flycup sur lequel figurait un QR code à scanner. Ce QR code offrait la possibilité aux spectateurs de gagner des places pour le prochain match, des lots PSG, etc. Concept permettant de renforcer cette adhésion pour la marque (Coca Cola ici puisqu’il est le partenaire officiel du PSG).
Pour les prochains événements, l’ambition consiste à poursuivre l’inclusion d’une dimension éco-responsable dans les jeux en proposant aux spectateurs de ramener l’emballage à la buvette pour obtenir le lot issu de l’activation digitale.
Ces trois Green Challenge permettent de constater que l’utilisation de la gamification a un réel impact sur l’adoption de comportements éco-responsables des spectateurs. Ce constat peut valablement laisser penser qu’une différence puisse exister entre les entreprises ou marques qui récompensent les bons comportements des spectateurs et celles qui ne le font pas, ce qui rend cet aspect de “récompense” indispensable.